Dans la grande série, les plans de contingentements, nous voici de retour à Bangkok pour une nuit tampon avant notre retour final à Paris. Bangkok, c’est grand, ça pue, ça grouille, c’est tellement bruyant qu’on s’en crèverait les tympans… mais en même temps c’est un concentré d’Asie, d’innovation, d’inventivité, de démerde, de créativité. On y trouve tout, et rien, on cherche, on trouve ou pas. Le centre commercial dédié à l’IT genre Funan mais vide, les mégastores de fringues trop petites, les boulevards qu’on ne peut pas traverser … plus on pense saisir Bangkok, plus on s’en éloigne. Tantôt amoncellement de taudis façon District 9, tantôt petite Singapour cette ville continue de me donner le sentiment de chasser la fumée. Elle m’échappe. ...

Nous amorçons notre périple de retour et pour cela on prendra notre temps : deux nuits à Koh Samui et une à Bangkok avant de reprendre notre Bangkok-Vienne-Paris. C’est donc sur la plage de Choeng Mon que la petite fera ses derniers patés avant de se jeter dans le bruit et la fureur de Bangkok. Nous avons choisi ce coté de l’ile pour sa réputation familiale et l’on ne s’est pas trompé : ici pas de vieux dégueu à la colle avec la jeunette locale, beaucoup de touristes et un accueil très familial dans les gargotes du coin. Tout se vaut à peu près, exception faite des restos des hotels de luxe, les tarifs sont abordables, les cartes très similaires et l’accueil toujours très chaleureux même lorsque le vilain grain nous fait revivre les joies intenses de Khao Lak. ...

J’aimerais écrire que la vie s’écoule lentement sur les îles de Thaïlande, mais en vérité ça passe quand même très vite. La présence de la mini nous y est probablement pour quelque chose cela dit : on a peu le temps de s’ennuyer pour de vrai avec une petite de trois ans et demi et qui nous sollicite en moyenne toutes les 25,62 secondes … on à compté - presque… ...

Comme annoncé (et pour l’avoir déjà vécu), le temps s’écoule différemment à Koh Tao. Les journées s’articulent autour de choix cornéliens du type : “vais-je d’abord à la plage ou la piscine ?” ou encore : “vais-je manger un riz frit ou un pad thai ?” et de réflexions blasées du genre “encore des poissons perroquets, j’en ai déjà vu 25 en 10 minutes” ou version mademoiselle “mais oui maman, je l’ai déjà vu ce poisson, on peut retourner à la piscine”. ...

Il faut s’attendre à ce que le rythme des articles sur le blog se ralentisse, comme le temps ralentit lui aussi sur l’ile de Koh Tao. C’est à proprement parler le but recherché : se poser sur un lopin de plage, avec rien d’autre à faire qu’explorer la plage, la piscine et les fonds marins. Koh Tao détient le record du monde des émissions de brevet de plongée. Quand on additionne eau chaude, écosystème marin hyper varié, fonds calmes et bon nombre d’expat passionnés … on comprend vite pourquoi. Plus étonnant encore, la richesse marine est accessible dès les abords de la plage : un pied dans l’eau et c’est déjà quelques petits poissons jaunes ou zébrés noir qui viennent chatouiller les orteils, un mètre de plus et on est dans les coraux, deux mètres et voila qu’une myriade de poissons multicolores sont en train de se nourrir. ...

J’ai hésité à faire une longue parabole autour d’Ulysses, à faire écrire l’article par la demie portion ou à paraphraser les petits tirets de la carte d’Indiana Jones — ce qui revêt un certain challenge tout de même … mais franchement on va plutôt la faire simple : on a fait un long voyage. Bangkok - (voiture + avion) - Koh Samui - (voiture + bateau) - Koh Tao (voiture). ...

Voyager avec un enfant c’est aussi s’attendre à devoir adapter ses plans rapidement. Aujourd’hui par exemple on avait prévu de déambuler dans les rues de Bangkok, en particulier dans les quartiers de Khao San Road et Sukhumvit, histoire de mesurer à quel points ces deux coins emblématiques de la capitale Thaïlandaise ont changé depuis notre dernière visite. Petit déjeuner dans un des endroits hipster du quartier de Sathorn où on loge : même si je n’arbore pas fièrement les bacchantes ou la barbe de rigueur, ce genre d’endroit reste une safe zone très appréciée quand on se ballade avec une petite de trois ans et demi… et de toutes façons y’a plus que ça des café hipsto-déco-bobo-jmelapeto dans ce coin. ...

Les journées s’enchainent et ne se ressemblent pas à Bangkok. Ces premiers jours, les soirées ont été un peu difficiles pour la petite : sans sieste dans la journée, dur dur de tenir le rythme et c’est bien souvent quasiment somnolente qu’elle essaie d’avaler son diner. Aujourd’hui, nous adapterons notre rythme, histoire que pour une fois je ne me retrouve pas avec une princesse complètement endormie sur les épaules : c’est fou d’ailleurs cette capacité à se transformer en sac à patate inerte … un sac à patate qui bave parfois d’ailleurs… ...

Troisième jour à Bangkok et nous n’avions toujours pas été voir un temple… C’est maintenant chose faite ! Ce matin, décidés, nous avons pris le bateau sur le Chao Praya (aussi appelée la grande Seine par Mademoiselle) direction le temple Wat Pho. Nous étions prêts à descendre, en embuscade pour remonter les deux groupes de touristes chinois qui faisaient la queue dans l’allée principale, le bateau s’arrête à hauteur du Wat…parfait…mais pas du bon côté de la rivière et il n’y a pas de pont. Sur le moment, nous voila donc partis un peu plus loin à débarquer au niveau du palais royal au milieu d’un petit marché bondé de touristes. Après une extraction digne des plus grands films d’action, nous voici arrivés à Notre-Dame… euh… le Wat Pho. Mademoiselle a été incroyable et aurait pu apprendre à plusieurs dizaines de touristes qu’il ne faut pas parler fort, toucher à tout et qu’il faut attendre son tour pour prendre en photo ce gigantesque Buddha couché de 40 mètres. ...

Et au septième jour, Il se reposa … enfin à ce qu’il parait. En tous cas, la famille voulait faire un peu comme le grand Barbu histoire d’effacer un peu le décalage horaire et notre journée pleine d’émotions de la vieille. C’est dimanche après tout, même ici. Après un levé et déjeuner tardif, direction Chatuchak : the place to be le week end, enfin à ce qu’il parait aussi. Selon la légende tout Bangkok se retrouve là bas en fin de semaine, histoire de se perdre dans les millions de stands de ce marché qui croise gentiment les puces de Clignancourt et les souks de Marrakech. Comme il se doit, il y fait une chaleur à creuver et ce n’est pas le parc d’à coté qui nous offrira un quelconque répit. Si je commence méchamment à sentir le fennec, guettant les regards accusateurs autour de moi ; la petite, elle, tient bon et en redemande. Elle concocte une potion magique pour que son sac à dos magique lui aussi puisse accueillir colliers, bijoux, robes, pierres précieuses, bref tout ce qu’elle trouve dans ce marché géant. ...